Beau mais très rude...

 




En 1979 j'ai eu la chance de parcourir un morceau de l'Irlande du Sud avec 2 copains nous avons pris le Ferry à bicyclette depuis Cherbourg, une nuit de traversée et c'était l'aventure. L'Irlande en 79 ce n'était pas du tout fréquenté par les touristes, un trajet en train, les nuits sous la tente et sous la pluie, les marchés de plein vent avec des produits très locaux et rustiques, les inévitables soirées au pub...

Ensuite nous avons rejoint le Pays de Galles depuis Rosselare et nous avons traversé ce sublime pays de Galles... un peu à vélo et beaucoup par le chemin de fer jusqu'à Portsmouth afin de retrouver nos pénates... très, très beau souvenir !


Le Cotentin je l'ai parcouru pendant 25 ans d'Est en Ouest, de la pointe de Barfleur au cap de la Hague, des dunes de Hattainville aux rues de Valognes à pied et à vélo, en moto bien évidemment et puis en voiture mais à la voile également histoire de voir la côte depuis la mer, j'en ai bouffé des kilomètres depuis mon adolescence  jusqu'à mes 25 ans...

Les chemins creux du Val de Saire, les routes caillouteuses où nous roulions beaucoup trop vite avec nos gros cubes, le sentier des douaniers du nez de Jobourg où seul j'adorais me faire secouer par les tempêtes de novembre, la rade de Cherbourg où nous sortions quand ça piaulait sur nos 420, 470 les journées de plage à Carteret alternant avec les quais du port de Cherbourg balayés par le vent d'ouest et le crachin...

La cuisine au beurre et sur la table où une grande cuillère tenait debout dans son pot de crème fraîche, mais aussi le cidre de Négreville* la brioche du Vast, les maquereaux rapportés de la débarque, les tripes servies par Mme Jeanne...


Tout ça est inscrit dans ma mémoire et dans mon corps à jamais, ce n'était que plaisirs et moments formidables... sauf qu'un jour de juin 86 nous sommes arrivés en couple, en Gironde et pour deux années comme ça, pour voir... et nous avons vu ! 

Eh bien pas une seule fois je n'ai pensé, souhaité, refaire le chemin inverse et retourner vivre dans ce beau mais très rude pays qu'est la presqu'île du Cotentin.






*en écrivant le nom de ce village je me demande si le nom a été changé et c'est bien la première fois qu'il évoque en moi la notion de négritude.

 





Commentaires

  1. Il y a des régions comme cela qui brusquement vous prennent à corps, comme moi avec la Bretagne, alors qu'en bon suisse Parisien, j'aurais plutôt due être attiré par les hautes montagne ;-)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Tu vois Gilsoub, les paysages grandioses des Alpes ont une gueule d'enfer, mais c'est tout comme la pointe de la Hague ou celles du Finistère je ne pourrais pas y vivre avec grand plaisir... y passer une semaine de vacances, parfait !
      Non, je suis montagne à vache, mieux, coteaux Gersois ou côte sablonneuse et climat stabilisé bref, du facile.

      Bleck

      Supprimer
  2. Oh mais c'est vraiment cool d'avoir osé cette aventure !! Cela te fait de chouettes souvenirs aujourd'hui !!! Cela me rappelle mon périple de l'été dernier entre l'Irlande et l'Ecosse avec ce même départ depuis Cherbourg en Ferry, mais le dépaysement en moins au vu de nos pays à présent complètement "homogénéisés". :))

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Tu as pris le Ferry à Cherbourg alors vous êtes forcément passés au pied de la maison où je logeais à l'époque (tu n'as pas vu la plaque en bronze plaquée sur la façade...)
      L'Irlande de l'époque, nous sommes tombés sur le cul, quelque chose comme la France mais avec 50 ans de décalage... un très bon souvenir !

      Bleck

      Supprimer
  3. Je me demande si le réchauffement climatique va arranger les choses... Tu es toujours près d'une grande étendue d'eau salée, en tout cas.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Non seulement Bismarck mais aujourd'hui nous habitons entre la goutte d'eau qu'est le bassin d'Arcachon et le grandiose océan, question étendue d'eau salée, nous sommes servis.
      Et c'est ce qui m'a été le plus difficile à intégrer, je n'habite pas sur la mer mais simplement prés de l'océan et ça n'a absolument rien à voir, mes références de "mer" sont les rochers, le varech et les parfums de la marée, les mouettes également rien de tout ça du côté de l'océan que je fréquente désormais...
      Maintenant ce que je préfère aujourd'hui c'est ce bassin d'Arcachon... si on m'avait dit ça il y a simplement 20 ans ! à deux kilomètres de la maison nous avons cette étendue d'eau le jeu des marées, un grand calme, une lumière, un estran à n'en plus finir, la tranquillité... magique (sauf en saison)

      Bleck

      Supprimer
  4. J'ai vécu jusqu'à l'âge de 20 ans dans le bas du Cotentin (Avranches) ! retour aux sources 40 ans après ... j'ai éprouvé une curieuse sensation en revoyant les lieux !
    Les tripes ... que de souvenirs !! mais aussi les craquelins au beurre salé, les confitures de mûres, le camembert trempé dans le café noir ... bref plein de choses que j'ai aimé et que j'aime encore.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Avranches... tu penses si je connais !! Avranches pour moi c'est une clé, nous basculons d'un côté ou d'un autre il est temps de se décider... Bretagne, pays de Loire où on remonte dans notre bout du monde !! c'était ça Avranches, et puis la vue sur le Mont, obligatoire.
      La pointe du Cotentin, le Nord là-haut, c'est bien différent, un bout du monde qui se mérite...
      Et quarante ans après, tu as éprouvé l'envie le besoin de retrouver tes racines Brigou... ce n'est pas mon cas, comme quoi...

      Bleck

      Supprimer
    2. Pas le besoin du tout mais une de mes soeurs s'est installée près d'Avranches !

      Supprimer
    3. Ton premier commentaire Brigou me faisait penser à ta ré-installation dans la Manche... dans quelle région vis-tu ?

      Bleck

      Supprimer
    4. J'habite la Haute-Savoie !

      Supprimer
    5. Ah oui, en effet... c'est vraiment très différent.

      Bleck

      Supprimer
  5. J'ai vécu aux pieds des terrils, ça manquait d'air iodé. mais ça laisse aussi des souvenirs.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Evidemment, Madame Chapeau et c'est heureux pour toi !!

      Bleck

      Supprimer
  6. Ouais, il y a des contrées comme ça, faites pour y sculpter les mollets des jeunes gens, sonder les proches limites de l'effort qui reculent au fur et à mesure, puis celles où les payasages sont là pour peaufiner la sagesse. Entre les deux, chacun se démène.

    RépondreSupprimer
  7. C'est amusant mon frère me parlait récemment de son voyage le cotentin en vélo, il en a bavé, madame son épouse un peu moins, elle avait un vélo électrique. Mon père était allé de Versailles à Cherbourg en vélo avec des copains dans sa jeunesse et se rappelait qu'il disait constamment à ses potes : " tu vois la côte ? ", "oui je vois la cote ! " !
    Tu me donnes envie de redécouvrir ces paysages que je n'ai pas beaucoup vu à part dans l'enfance (ma grand-mère était née à Beaumont-Hague".
    Et bizarrement depuis que je suis à RosevilleduSud, je rencontre beaucoup de normands !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. C'est exactement ça... rude, un pays rude dans tous les sens du terme !!
      Beaumont-Hague n'est pas le village le plus esthétique, mais en contrebas et à l'ouest il y a Vauville et tout autour de fantastiques paysages qui méritent une semaine de promenades au mois d'aout c'est tout bénéf' tu évites les grosses chaleurs du Quercy !!
      Il est clair qu'à Cherbourg tu ne croises pas beaucoup de Toulousains ou de Bordelais, ils situent Cherbourg en Bretagne...

      Bleck

      Supprimer
  8. La vidéo montre des endroits vraiment magnifiques en effet, ça me donne très envie d'aller là-bas! Je vais en Irlande dans un mois, et je me réjouis beaucoup :)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je comprends ta réjouissure le Doc' profite donc au maximum et tu vas prendre un bon bol d'air, assurément. Le Cotentin mérite quelques jours je te le promets mais la France est tout simplement belle et diverse sur l'ensemble de son territoire.

      Bleck

      Supprimer
  9. Je sais que je quitterai les Alpes sans aucune tristesse, j'y ai passé plus de quarante ans et j'ai hâte de tourner la page. Tout comme je sais aussi, que bien que pure alsacienne, aimant l'Alsace, je n'aurais pas envie d'y retourner, sauf pour des vacances dans notre maison perdu en haut d'un village. J'ai besoin d'iode je crois, et j'aime l'ouest de la France

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. J'ai été salarié d'une entreprise Alsacienne pendant 26 ans, dans une entreprise Alsacienne de chez Alsacienne... je connais donc un peu les fonctionnements très différents entre Sud Ouest et Est.
      J'aime l'idée de chercher et de trouver un endroit de vie qui convienne à chacun pour une période donnée, en ce qui me concerne j'ai un "enracinement" très relatif.



      Bleck

      Supprimer
    2. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

      Supprimer
  10. Nous avons passé des vacances magnifiques dans le Cotentin cet été. Nous avons atterri par hasard à Carteret. C'est beau, calme, des grandes plages à perte de vue comme on aime, pas beaucoup de monde, pas trop chaud, authentique. La pointe de la Hague c'est époustouflant de beauté, tu te croirais en Irlande, sauf que je n'y suis jamais allée, même si tu te demandes dans quoi plongent les gamins, rapport à la méga usine entourée de barbelés et de murs qui fait froid dans le dos.
    Le pingouin qui nous a loué la maison nous a dit "ne perdez pas votre temps à Cherbourg", alors on y a passé quelques jours. On a beaucoup aimé aussi, dans un autre genre évidemment. J'adore les endroits où on sent vivre le passé, les friches industrielles, les ateliers aux vitres cassées à moitié démolis, les cheminées d'usines qui se dressent au milieu de nulle part, les villes où on sent les vibrations de ceux qui y ont vécu. Alors Cherbourg, ce n'est pas coquet mais y a du vécu au niveau humain et c'est beau pour ça.

    RépondreSupprimer
  11. Merci et bravo pour ce commentaire Hermione, je n'aurais pas mieux décrit des vacances estivales en Cotentin !
    Tu as totalement saisi, l'atmosphère du Cotentin, si tu veux la version très rude je vous conseille de louer une petite bicoque pour trois jours de tempête en novembre à Goury face au phare, je te promets que ça décoiffe.
    Carteret, Le havre et son port de plaisance, le cap, "La Marine", les îles plein Ouest, les commerces de bouche, deux trois familles de Parisiens qui friment ce sont tous mes ouikends d'adolescent que j'ai passé là-bas...

    Bleck

    RépondreSupprimer
  12. Pareil pour moi : j'ai adoré l'Irlande mais y vivre à l'année...une fille du sud comme moi...
    Pour ta remarque (pertinente) sur Négreville, ça me fait penser qu'au Lavandou, on trouve le Cap Nègre, et personne n'a encore proposé de changer son nom...
    Et pourtant, on y trouve le monument aux commandos d'Afrique, et un lieu dit nommé Baus de Race. Le hasard...
    •.¸¸.•`•.¸¸☆

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. En fait Célestine, re-nommer un lieu plusieurs fois centenaire, je ne suis pas pour.
      Tout comme déboulonner une statue ou remplacer d'anciens vitraux (pour l'exemple Négreville n'a rien à voir avec la négritude, il s'agit d'un dialecte ancien)
      Que l'on nomme aujourd'hui une rue "Abbé Pierre" est une autre histoire.

      Bleck

      Supprimer
  13. Une région que je ne connais pas. Moi je préfère la Bretagne sud, le Morbihan. Le climat y est plus doux mais on y boit aussi du cidre !!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. (J'ai écrit ce billet après avoir lu ton retour de la pointe du Conguel, vois-tu daniel)

      Je connais très bien le Morbihan je suis équipé d'une petite soeur toute bleue qui est Bretonnante de chez je suis Bretonnante habite Vannes et crois-moi, elle m'a inculqué le dogme "ici le climat est plus doux"
      Maintenant, je dois reconnaître que pour moi et lorsque nous étions dans le Cotentin, qu'on "descendait" dans le Morbihan eh bien nous étions dans le Sud, carrément !

      Bleck

      Supprimer

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

Plong, et pas plouf...

Nyctalope ??

Monsieur...